Le Muze d'automne est arrivé !

Celles et ceux qui me suivaient sur mon précédent blog savent que j'ai eu un gros coup de coeur pour Muze, un féminin culturel où la littérature tient une grand place.


Ce mag book sort à chaque nouvelle saison et le numéro d'automne est dans paru depuis le 15 septembre.

J'ai retrouvé dans ce numéro tout ce que j'aime tant dans ce magazine : l'esthétique soignée, les articles et interviews de qualité, les photographies et nouvelles.


Au programme de ce numéro :

★ Actu : Trois regards sur New-York, Mitch Epstein et Karine Laval (photographes), Siri Hustvedt (romancière). Les femmes de Luc Besson, dont Aung San Suu Kyi, héroïne de son prochain film. Trois romancières de la rentrée littéraire.

★ Monde : Japon, un visa pour l’ailleurs. Regards sur une culture, sur les mystérieuses femmes Japonaises, sur une esthétique cinématographique, sur la philosophie zen. Une poésie de Tawacha et une nouvelle de Yoshimoto à découvrir.

★ Société : Femmes au travail. L’état des lieux avec une sociologue, mais aussi à travers le théâtre, le cinéma, la littérature, avec notamment l’interview de Lydie Salvayre, la photographie et la philosophie. Un destin à redécouvrir : Flora Tristan.

★ Ego : Amitié, une relation plurielle décryptée d’un point de vue psychologique et artistique. Rencontres avec des romancières liées ou malmenée, et avec le duo musical Lilly Wood and The Prick. A lire, Renée Vivien, une nouvelle et l’interview de Kate Atkinson.

★ Atelier d’écriture : Préparer une rentrée littéraire avec Francis Esménard, parton d’Albin Michel. Des exercices littéraires et les textes des lectrices dont la nouvelle inédite d’Emma Rouan.

Pour ma part, j'ai particulièrement apprécié les dossiers  sur les femmes au travail et sur l'amitié.


Vous pourrez trouver Muze en librairie au prix de 12,90 € (et croyez-moi, ça les vaut !).

Le blog de Muze

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Fuck America

Dans la série des "peut-on rire de tout ?", je vous présente Fuck America d'Edgar Hilsenrath. Paasilina qui se moque effrontément des suicidaires fait bien pale figure face à un Hilsenrath qui s'attaque à la Shoah, sujet éminemment sensible et pour lequel l'humour est plutôt malvenu.

Mais Hilsenrath, né en Allemagne en 1926 dans une famille de commerçants juifs sait de quoi il parle. La guerre il l'a vécu et il en a réchappé. 


Fuck America est inspiré de la vie de son auteur bien que celle-ci soit largement romancée. Le livre met en scène Jakob Bronsky, un juif allemand ayant survécu au pire et exilé à New York au début des années 50. Complètement déboussolé, Jakob entreprend décrire un livre : le branleur. Le livre de sa vie qui lui permettra peut-être de retrouver la mémoire, les souvenirs enfouis de cette guerre qui lui a tout pris.

Entre deux séances d'écritures dans une cantine miteuse pour immigrés juifs allemands, Bronsky galère. Pas de boulot, pas d'amis, pas de femmes sauf quand il a suffisamment d'argent en poche pour s'en payer une. On est bien loin du rêve américain (qui en prend pour son grade tout au long du bouquin)...

Ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre complètement hors norme, c'est certainement le style de Hilsenrath : dynamique comme j'aime mais surtout doté d'une maîtrise des dialogues hors du commun.  Le ton fait aussi beaucoup. Il est cru, presque barbare. Pas étonnant que le livre ait été qualifié de diabolique par les maisons d'éditions lorsque l'auteur leur a présenté en 1980. Quant à l'humour, c'est lui qui guide la plus grande partie de ce livre.

Si la fin, en totale rupture avec la majeure partie du texte, peut surprendre, on comprend après coup qu'elle est nécessaire. Au final, Hilsenrath a choisi de placer le lecteur au premier rang de ce récit qui fut probablement salvateur pour lui.  

« Cʼest vous, le héros du livre ? » 
« Ça se pourrait. Mais jʼécris à la troisième personne, bien que le livre soit autobiographique. » 
« Je comprends », dit Grünspan. « A la troisième personne. Donc, le héros est un homme. » 
« Évidemment. Le héros est un homme. »
« Quel genre dʼhomme ? » 
« Un homme solitaire. » 
« Un branleur ? » 
« Quʼest-ce que vous voulez dire ? » 
« Un homme solitaire, cʼest toujours un branleur », dit Grünspan.
« Mais mon livre nʼa rien à voir avec la branlette. Cʼest un livre grave. » 
« Ça ne change rien », dit Grünspan. « Si cʼest un homme solitaire, cʼest un branleur. Moi, à votre place, je ne changerais pas ce titre. Un titre génial : Le Branleur ! »

Fuck America : Les aveux de Bronsky d'Edgar Hilsenrath
Chez Attila (en poche chez Points)
291 pages


A suivre : 


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Le Paris étudiant (mais pas que)

Si j'ai quitté les bancs de la fac il y a de ça quelques années déjà, je me sens toujours concernée dès qu'il s'agit de découvrir de bonnes adresses dans Paris. Et encore plus quand ces bonnes adresses sont à portée de toutes les bourses.

On m'a donc proposé de découvrir le dernier né de chez Lonely planet, le guide Paris étudiant.

Premier bon point : ce guide est pratique. Grâce à son format pocket qui ne prend pas de place dans le sac à main, on peut toujours le garder à porter de main. Un plan du métro a même été prévu, il viendra en aide aux nouveaux arrivés.

Le guide contient également plein de conseils pratiques à destination des étudiants : restauration universitaire, logement, santé, transport mais aussi sur les réductions pour les activités culturelles. On y trouve aussi un agenda des grands événements parisiens.


Mais venons en aux choses sérieuses : les adresses. Elles sont classées par quartier et divisées en plusieurs catégories : étudier, se bouger, shopping, prendre un verre, manger, scènes, danser. Un plan du quartier reprend chacune des adresses. 

Non seulement le guide n'oublie rien puisque la plupart de mes adresses fétiches y figurent (du moins celles qui ne sont pas confidentielles) mais il m'a en plus donné envie d'en découvrir beaucoup d'autres comme ce petit salon de thé situé à deux pas de chez moi et que je n'avais jamais remarqué...

Autre chose appréciable : les anecdotes. On apprend notamment que Lenny Kravitz est un habitué de l'As du Falafel (rue des Rosiers), de quoi donner envie de traîner un peu plus souvent par là bas...

Bref, un petit guide bien sympa à destination des étudiants et de tous les jeunes parisiens en général... 

Si vous souhaitez en savoir plus, je vous conseille de vous rendre sur la page facebook du guide. Un concours photo y est d'ailleurs organisé en ce moment, les auteurs des photos ayant reçu le plus de votes gagneront le guide lonely planet de leur choix et verront leurs photos publiées, alors bonne chance !


Et merci à Pauline et Lonely Planet pour la découverte.
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Petits suicides entre amis ~ Arto Paasilinna

Après ma semi déception lecture de cet été, j'ai quand même voulu poursuivre sur ma lancée des romans humoristiques et donner sa chance à l'un des maîtres en la matière (dit-on), Arto Paasilinna

L'histoire ?

Un matin, le président Rellonen, chef d'entreprise qui accumule les faillites et le colonel Kemppainen, veuf éploré, décident de mettre fin à leur jour. Par un "heureux" hasard, c'est dans la même grange qu'ils vont décider de passer à l'acte. Mais plutôt que de commettre l'irréparable, une étrange idée va germer en eux : réunir tous les suicidaires finlandais et organiser un grand suicide collectif.

L'annonce publiée dans le journal va recevoir un certain succès... C'est que les conditions de vie en Finlande ne sont plus ce qu'elles étaient et les candidats au suicide sont nombreux. 

C'est alors que commence un road trip funèbre et désopilant à travers la Finlande, la Suède puis toute l'Europe jusqu'au Portugal où doit avoir lieu leur saut de l'ange final. 

Mon avis ? 

Je me demande souvent si l'on peut rire de tout. Pour Arto Paasilinna la réponse à cette question est très certainement positive puisqu'il se donne un malin plaisir à sourire du suicide ou plutôt des suicidaires tout au long de ce bouquin. 

Mais attention, nous ne sommes pas dans l'humour bête et méchant, la plume humoristique de Paasilinna est fine. Il n'y a jamais de jugement ni de voyeurisme, juste un gentil sarcasme dans cette mise en scène loufoque du quotidien de la petite troupe de dépressif.

Quoi de mieux donc que la dérision pour aborder avec légèreté mais compréhension un sujet aussi délicat que le suicide et remettre en question notre société ?

Si j'ai pu regretter quelques longueurs et la fin un petit peu trop prévisible du livre, j'ai tout de même passé un bon moment et suis bien décidée à en lire plus de cet auteur. Pourquoi pas avec son dernier livre Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison, dont le titre m'intrigue...


Petits suicides entre amis d'Arto Paasilinna
Chez Gallimard - Folio
291 pages

" Mieux valait ne pas agir à la légère en matière d'autodestruction, une affaire aussi vitale exigeait que l'on prenne son temps. "

A suivre : 



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Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ~ Jonas Jonasson

Ça doit bien faire des mois que je voulais lire ce livre. Je ne sais pas qui de sa couverture ou de son titre intriguant m'attirait le plus d'ailleurs. Ou bien était-ce la nationalité suédoise de son auteur ?

Toujours est-il que j'ai finalement profité de mes vacances d'août pour enfin me le procurer.

Chose étrange : j'étais convaincue à 100 % que j'allais l'adorer... Comme quoi, le marketing des presses de la cité a bien opéré sur moi. Et pourtant...

 L'histoire

Aujourd'hui, Allan Karlson a 100 ans, un véritable événement dans sa maison de retraite qui s'apprête à fêter ça en grande pompe. Allan, qui n'a pas la moindre envie de faire la fête dans cet endroit où il attend la mort, prend alors une folle décision : il s'enfuit. Commence alors un périple riche en rebondissements.

Allan, chaussé de ses charentaises, prend la direction de la gare routière. Là, il vole une valise à une petite frappe qui attendait le bus, valise qui s'avère contenir quelques millions de couronnes. Cet acte irréfléchi va d'ailleurs lui valoir d'être poursuivi par un gang de malfrats suédois en plus de la police qui le recherche désespérément. Sa fuite va aussi être l'occasion pour lui de faire des rencontres. Des personnages tous hauts en couleurs qui vont l'accompagner tout au long de sa cavale dans les quatre coins du pays. Mais plus qu'un périple à travers la Suède, c'est aussi un voyage à travers le XXème siècles qui est proposé puisque le récit s'entrecoupe de flashback sur la vie "mouvementée" d'Allan...

Mon avis

Vous l'avez compris, j'attendais beaucoup de ce livre. Peut-être un peu trop puisque j'ai été déçue. Je n'ai pourtant pas grand chose à lui reprocher : l'écriture est agréable, l'humour est là et au final on passe un bon moment. 

En fait, tout dans ce livre, que ce soit l'histoire en elle-même ou les personnages, est du grand n'importe quoi. Notamment la vie passée d'Allan qui s'avère en fait être un espèce de Forest Gump ayant assisté, bien malgré à lui, aux événements majeurs du XXème siècle. Ami de Truman, Franco et Mao, ennemi de Staline, il a même fait sauter sur ses genoux Kim Jong Il alors enfant et dîné avec De Gaulle.

Loufoque donc... et c'est justement ça qui peut agacer au bout d'un moment puisque ce qui au départ fait l'originalité du livre finit par ennuyer le lecteur. Une petite centaine de page en moins aurait peut-être été appréciable...

Cela dit, ce livre joue très bien le rôle de livre de vacances puisqu'il ne demande pas une activité cérébrale intense. A vous de voir...

Je me suis aussi lancée dans la lecture de Petit suicide entre amis d'Arto Paasilina, maître de la littérature humoristique nordique, à qui Jonas Jonasson est souvent comparé. La suite au prochain numéro !


A suivre :


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