Les âges sombres ~ Karen Maitland


Après son excellent premier roman La compagnie des menteurs élu meilleur livre de l’année par le New York Times, Karen Maitland revient avec Les âges sombres.

Cette fois-ci, Karen Maitland nous entraîne à Ulewic, village isolé de l’est de l’Angleterre. Nous sommes en 1321, les habitants du village vivent sous la domination de leur seigneur, Lord d’Acaster, et de l’Eglise représentée par le père Ulfrid.

Quelques années auparavant, une communauté de femmes chrétiennes venues de Belgique a installé son béguinage non loin du village. Si au départ la présence de ces femmes célibataires vouées à Dieu était plutôt tolérée, les catastrophes qui vont s’abattre sur Ulewic risquent de changer les choses.

Les saisons sont de plus en plus rudes, les récoltes se font maigres, une étrange fièvre se propage parmi les habitants. Profitant de ce chaos naissant, quelques hommes du village vont décider de remettre au goût du jour d’anciennes croyances qui avaient cours à Ulewic : les maîtres huants, un ordre obscur qui terrorisait autrefois les villageois en organisant des rites païens sauvages.

Conscients que les béguines constituent une menace pour eux, les maîtres huants vont monter les villageois contre elles en faisant courir le bruit que ces femmes sont la cause de tous leurs maux. Sous l’autorité de Servante Martha, les béguines vont devoir démasquer  ces hommes avant que le pire soit commis.


Décidément, je vais de coup de cœur en coup de cœur ces derniers temps. Moi qui craignais en commençant ce livre de ne pas retrouver l’ambiance et le suspense que j’avais tant appréciés dans La compagnie des menteurs, j’ai vite été rassurée et n’ai plus été capable de lâcher ce livre.

Ici encore, Karen Maitland faire preuve d’une érudition et d’un talent hors du commun. Le lecteur se retrouve plongé, comme en immersion, dans cette communauté de femmes menacées. L’auteur arrive à retranscrire cette ambiance sombre et mystique qui caractérise le Moyen-âge. L’atmosphère y est pesante, oppressante.

Comme dans La compagnie des menteurs, l’auteure s’est attachée à créer des personnages forts et porteurs de lourds secrets qui peu à peu se révèlent. Les personnages des béguines sont particulièrement intéressants et nous aident à comprendre qui étaient ces femmes qui, tout en n’étant pas religieuses, choisissaient de consacrer leurs vies à Dieu.

Si j’ai froncé les sourcils en lisant sur la quatrième de couverture que Karen Maitland se hissait au niveau d’Umberto Eco, je dois reconnaître que cette comparaison n’est en rien exagérée. L’intrigue et l’ambiance n’ont par certains égards rien à envier au Nom de la rose.

Ce livre est tout simplement époustouflant. Il ravira les amateurs du genre et convaincra définitivement les néophytes.

Un grand merci aux éditions Sonatine.

Les âges sombres de Karen Maitland
Aux éditions Sonatines
670 pages

A suivre : 



  






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2 commentaires:

Delph a dit…

La compagnie des Menteurs est dans ma PAL de quoi me faire patienter avant de découvrir celui-ci. En ce qui concerne le Nom de la Rose je n'ai jamais pu le lire je n'accroche pas à l'écriture du coup je l'ai écouté en audio-livre et j'ai bien sur vu le film environ 10 fois !

Justine a dit…

Je ne connaissais pas du tout l'auteur, mais là, tu m'as convaincue : je DOIS lire ce bon bouquin! Merci!

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