La compagnie des menteurs, Karen Maitland

J'aime les romans historiques, c'est un fait. Pour la petite histoire, il faut savoir que je suis venue aux romans historiques grâce au Nom de la Rose, j'aime l'obscurantisme médiéval et je suis toujours à l'affut de livres qui pourront m'y plonger.

Ce fut le cas avec La compagnie des menteurs de Karen Maitland. Nous sommes en 1348, la peste s'abat sur l'Angleterre. Les habitants, en proie à la panique, tentent de survivre et fuient à la recherche de contrées non encore touchées par la contagion. 

Parmi eux, une compagnie de neuf personnes se forment. Neuf personnages singuliers et que tout oppose : un vendeur de relique défiguré, un magicien taciturne, un conteur manchot, une jeune voyante, une domestique, deux musiciens italiens, un peintre et sa jeune femme enceinte. 

Bien sûr, leur périple va être accompagné d'événements tragiques. Un des voyageurs se retrouve pendu, un autre démembré et un troisième poignardé... Le groupe vivant en autarcie, il se pourrait bien que l'assassin se trouve parmi eux...

J'ai trouvé dans ce livre à peu près tout ce que j'y cherchais : une ambiance sombre, un suspense constant, un récit très bien documenté (historiquement parlant) et un coup de théâtre final que je n'ai pas vu venir un seul instant. J'oserai dire qu'on frôle presque le roman historique parfait ! D'un côté, avec une maison d'édition telle que Sonatine, valeur sûre dans le domaine du sombre, je ne m'attendais pas à autre chose.

Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde avec ce livre qui m'a donné envie de me tourner à nouveaux vers mes premières amours. Ne soyez donc pas surpris de lire quelques chroniques sur ce même type de livres dans les semaines qui arrivent...


La compagnie des menteur, Karen Maitland
Chez Sonatine
571 pages

Rendez-vous sur Hellocoton !

Les accessoires de la lectrice

Parce qu'une bonne lectrice est avant tout une lectrice bien équipée, voici une petite sélection de gadgets à garder à portée de livre !


Les marques pages


Chez The bird on the wire (of course), 4,90 euros
Existe aussi en gris et en jaune



Chez Anyday Lovely, 3,60 euros


Les carnets


Pour garder une trace de tous les livres qu'on veut lire, 
de ceux qu'on a déjà lus, de nos passages préférés... 

Chez The bird on the wire, 13,90 euros




Ce Moleskine Book Journal me fait de l'oeil depuis bien trop longtemps.
Organisé de manière alphabétique, il comporte aussi un planning et une section 
vierge à personnaliser. Il est également vendu avec une planche d'autocollants 
afin d'illustrer ses notes.

Futile mais indispensable n'est-ce pas ?

Chez Amazon (entre autres), 18,53 euros



Pour les lectrices numériques



Une housse pour kindle dessinnée par Diane Von Furstenberg, rien de moins.
Elles se sont d'ailleurs vendues comme des petits pains à leur sortie l'an dernier.
Vous pouvez néanmoins en trouver d'occasion...

Ça me donne presque envie de passer au livre numérique !

Chez amazon, prix selon les vendeurs


Et vous lectrices, quels sont vos accessoires indispensables ?


Rendez-vous sur Hellocoton !

La carte et le territoire...

La seule manière pour Houellebecq de décrocher un Goncourt était-elle d'édulcorer son style ?

C'est la question que je me suis posée en refermant La carte et le territoire, prix Goncourt 2010 (je précise au cas où vous auriez passé ces derniers mois sur une autre planète que la notre). 

La base de ce roman est pourtant semblable aux autres livres de Houellebecq puisqu'il y est question de Jed Martin, artiste un peu paumé qui subit sa vie plus qu'il ne la décide. Il connaîtra pourtant son heure de gloire notamment en photographiant des cartes Michelin puis en dressant le portrait de travailleurs dans l'exercice de leurs fonctions. Mais entre ses déboires amoureux, le mal-être de son père et le mystère qui plane autour du suicide de sa mère, c'est bien d'un looser, figure chère à Houellebecq, qu'il s'agit.

Dans ce livre, qui par certains égards se rapprocherai presque d'une encyclopédie, Houellebecq se plaît à jouer au pédagogue (tout en ayant puisé ses sources sur Wikipédia, cf. la polémique qui a entouré la sortie du livre). En le refermant, vous n'ignorerez par exemple plus rien de la ville de Beauvais ou des mouches et de leur croissance...

L'autre originalité du livre, qui a d'ailleurs contribué à me le faire apprécier, est que Houellebecq y incarne un personnage à part entière. L'auteur joue d'ailleurs avec tous les préjugés qui entourent sa personne : un écrivain misanthrope, taciturne, seul et profondément dépressif qui vit seul au fin fond de l'Irlande et qui va connaître une fin plus que funeste.

Seulement voilà, pour avoir lu deux autres livres de Houellebecq peu de temps avant de m'attaquer à celui-ci, je me suis retrouvée quelque peu perdue. Si le style cru des particules élémentaires m'avait agacé et le cynisme d'extension du domaine de la lutte m'avait enchanté, je n'ai retrouvé ici aucune trace de la subversion propre à Houellebecq. Certes il y a une mort violente et plutôt répugnante dans ce livre, mais nous sommes loin de la critique acerbe de la société à laquelle Houellebecq pouvait se livrer dans ses précédents livres.

A tel point qu'à la fin on se demande : tout ça pour quoi ? Pour un Goncourt certainement. 

Alors non, je ne dirai pas que je n'ai pas aimé ce livre, j'en ai même plutôt apprécié la lecture, je déplore juste le peu d'engagement que j'ai pu y trouver et cette sensation de me retrouver avec une version édulcorée entre les mains.

En tout cas, me voici quand même réconciliée avec ce cher Michel, ce n'était pourtant pas gagné d'avance...

Michel Houellebecq par Maxppp

Rendez-vous sur Hellocoton !