L'abandon du mois : Le Prix de l'Hérésie ~ S. J. Parris


Deuxième fois que je commence ce livre, deuxième fois que je l'abandonne. Cette fois-ci j'ai réussi à tenir cent pages de plus, peut-être que la troisième fois sera la bonne...

Pourtant, Le Prix de l'Hérésie à a priori tout ce qu'il faut pour faire un bon polar médiéval : un moine défroqué comme personnage principal, l'Angleterre médiévale comme toile de fond, un meurtre sordide (et original), une ambiance mystique. Mais non, rien à faire, je n'y arrive pas. Il faut dire que la barre est haute depuis que j'ai découvert la très talentueuse Karen Maitland qui excelle dans ce genre de littérature.

Ici, l'intrigue est un peu mollassonne, les personnes ne sont pas attrayants, bref, je me suis sérieusement ennuyée. S'il y a bien une chose que j'ai fini par comprendre c'est que la vie est bien trop courte pour perdre son temps à se forcer un livre qui nous inspire pas.

J'abandonne donc, pour le moment ou pour toujours peut-être...

Je reviens d'ici quelques jours pour vous parler de Néon, une chouette revue, un vrai coup de cœur !

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Avenue des Géants ~ Marc Dugain


Avenue des géants est directement inspiré de la vie d'Edmund Kemper, un tueur en série qui a assassiné une dizaine de personnes, dont sa mère, au début des années soixante dix aux Etats-Unis. 

Dans ce livre, Edmund Kemper devient Al Kenner, un grand garçon de 2,20 mètres. On retrouve chez Al bon nombre des caractéristiques communes aux tueurs en série. Une enfance difficile largement due à la personnalité de sa mère, une femme névrosée qui n'avait de cesse de rabaisser son époux et qui n'éprouvait que peu d'amour pour ce gamin hors normes.

Pour se venger, Al prenait plaisir à décapiter les chats de concours de sa mère, sans doute parce qu'ils lui volaient l'attention et l'amour qui auraient dû lui revenir de droit. Ses premiers émois sexuels, Al les a vécu lors d'une fête foraine devant un spectacle où une jeune fille blonde se faisait décapiter. 

Adolescent, Al est envoyé chez ses grands parents, la nouvelle femme de son père ayant peur de lui. Sa grand-mère se révèle être aussi cruelle que sa mère, c'est pour ça qu'il finira par l'abattre, le grand-père aussi d'ailleurs, d'une balle dans le dos. Après une courte fuite en moto, Al finit par se faire attraper, il passe alors cinq ans en hôpital psychiatrique avant d'en ressortir, jugé sain d'esprit.

La suite de l'histoire, je vous laisse la découvrir.

Dugain est certainement l'un des auteurs français que je préfère. J'aime sa façon de s'approprier une histoire, l'Histoire même, pour en faire des livres forts qui nous poussent à réfléchir. Dans Avenue des Géants, il décortique les raisons qui ont poussé Al Kemper à tuer. Mais le livre va bien plus loin. Le lecteur se retrouve immergé dans une Amérique des années 60/70, en pleine révolution de ses mœurs : conservateurs d'un côté, hippies de l'autre avec pour toile de fond la guerre du Vietnam.

Dès le départ nous connaissons la fin. Pourtant, on se laisse facilement happer par le récit de cette vie dont l'issue semblait écrite dès le début. La mère d'Al le lui répète d'ailleurs depuis si longtemps : "Tu as le mal en toi Al, tu n'y es pour rien". Toujours est-il que, une fois plongé dans l'esprit de ce jeune homme étrange, on finit par ressentir une réelle empathie pour lui et presque à pardonner ses actes... 

Avenue des Géants de Marc Dugain
Aux éditions Gallimard
360 pages
Lu au format numérique 

Je profite de ce billet pour vous inviter à aller faire un tour sur le blog de Linette qui m'a gentiment demandé de répondre à quelques questions sur mon rapport à la lecture, ça se passe par ici. 

A suivre :










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Je ne suis pas un serial killer ~ Dan Wells


J'encensais il y a quelque temps le dernier polar de Steve Mosby dont j'avais vraiment apprécié l'originalité. Je ne suis pas un serial killer est lui aussi, mais dans un genre tout à fait différent, un polar très original.

John Wayne Cleaver est un adolescent particulier : introverti, incapable de nouer de vraies relations que ce soit avec sa famille qu'avec ses camarades de classes, il nourrit depuis son plus jeune âge une véritable passion pour les tueurs en série. Et pour cause, il est persuadé d'en être un lui-même. Son psy est d'ailleurs formel : John est un sociopathe.

Sa vie bascule le jour où un tueur en série commence à sévir dans la petite ville où il vit. Des corps atrocement mutilés sont retrouvés dans les environs. Ces cadavres ont tous un point commun : une partie du corps disparaît à chaque fois. 

La passion de John pour les serial killer se transforme alors vite en obsession puisqu'il n'a désormais qu'une idée en tête : se confronter à cet adversaire qui semble être à sa taille.

Ce qui est intéressant dans ce livre ça n'est pas tant ce serial killer qui laisse derrière lui des cadavres en pièces détachées que ce combat intérieur que John se livre avec lui-même, non sans une certaine dose d'humour d'ailleurs. Pour se protéger et surtout pour protéger son entourage, le jeune homme a mis en place toute une série de règles destinées à empêcher sa vraie nature de se faire jour. 

L'intrigue prend une nouvelle tournure lorsque John découvre que le monstre qu'il pourchasse est une de ses bonnes connaissances. Mais rien ne lui enlèvera de l'esprit qu'il faut l'empêcher de nuire, plus par envie de tuer que par réelle philanthropie...

Le personnage de John est très intéressant. Incapable de ressentir la moindre empathie, il n'en reste pas moins une jeune homme très attachant malgré la noirceur qui l'habite. 

Je ne suis pas un serial killer est donc un bon polar qui change un peu de ce qu'on a l'habitude de lire. Même si ce livre n'est pas le meilleur que j'ai pu lire, je le conseille pour son originalité. J'ai même tendance à penser que ce livre est un peu à la série littéraire ce que le pilote est à la série télévisée : un moyen de mettre les choses en places puisque Sonatine vient de publier le nouveau livre de Dan Wells, Mister Monster, où l'on retrouve le jeune John Wayne Cleaver. Je vous en reparle très vite.

 Je ne suis pas un serial killer de Dan Wells
Aux éditions Sonatine
270 pages
Livre emprunté en bibliothèque

A suivre :










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Un oiseau blanc dans le blizzard ~ Laura Kasischke


Où je retrouve Laura Kasischke, mon auteur coup de cœur de l'année 2011.

La mère de Katrina, seize ans, vient de disparaître. Elle n'a emporté ni valise, ni sac à main, rien, elle s'est évaporée, comme par enchantement. Pourtant, la disparition de cette mère névrosée et profondément malheureuse, secrètement détestée, n'émeut pas la jeune fille qui continue à vivre comment avant. Elle acquiert même confiance en elle, se prend en main, devient enfin une femme. 

Mais alors pourquoi ces rêves hantent ces nuits ? Qui était cette femme qui l'a mise au monde et dont elle ne savait rien ? Qu'est-ce qui a bien pu la pousser à disparaître du jour au lendemain ?  

Petit à petit, Kat va rassembler les pièces du puzzle, jusqu'à reconstruire le personnage de sa mère pour enfin comprendre pourquoi.

Laura Kasischke nous plonge à nouveau au cœur de cette classe moyenne américaine faite de desperate housewives et de maris ennuyeux où les apparences sont souvent trompeuses.

Encore une fois, le lecteur se retrouve immergé, habité par ces personnages, celui de Kat notamment, une jeune femme particulièrement touchante. L'atmosphère est confinée, la tension et l'incertitude planent sur chaque phrase. En fin de compte, on réalise que l'on a toujours su, dès les premières pages, mais qu'on préférait se cacher cette réalité dérangeante mais si évidente.

A l'instar de son dernier roman qui m'avait tant ébloui, Un oiseau blanc dans le blizzard est un livre superbement bien écrit. Laura Kasischke manie les mots avec une virtuosité qu'Anne Wick, la traductrice, réussit à restituer. 

Du grand Laura Kasischke à lire sans hésiter.

Un oiseau blanc dans le blizzard de Laura Kasischke
Aux éditions Christian Bourgois (en poche chez Points)
320 pages

A suivre :










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