Editeurs, les lois du métier au Centre Pompidou

Une exposition sur le thème des livres ce n'est pas si fréquent donc autant ne pas passer à côté et d'autant plus lorsqu’elle est organisée dans un chouette lieu comme le Centre Pompidou et qu'elle est gratuite !

L'exposition Éditeurs, les lois du métiers se tient donc à la Bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou jusqu'au 9 janvier prochain. Elle explore le monde de l'édition française depuis l'après-guerre jusqu'à la période contemporaine. À travers les procès, les affaires et les limitations de diffusion des livres, elle retrace toutes les occasions au cours desquelles les éditeurs ont été confrontés à l'ordre moral, politique, religieux, économique et les stratégies auxquelles ils ont eu recours pour poursuivre leur activité. 

Des Fleurs du mal de Beaudelaire en passant par Madame Bovary, les Versets Sataniques et même Absolument dé-bord-dée, c'est près de quatre cents documents, archives juridiques, archives d'éditeurs ou d'auteurs, éditions originales de livres, articles de presse, photographies, documents audiovisuels qui viennent rendre hommage au combat des éditeurs pour la liberté d'expression. 

Plus d'informations sur le site de la BPI. 


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Guide de l'incendiaire des maisons d'écrivains en Nouvelle Angleterre ~ Brock Clarke

Difficile de résister devant un livre qui porte un tel titre, non ? D'autant plus quand la quatrième de couverture rajoute à ce livre une couche de mystère : 
"Moi, Sam Pulsifer, je suis l'homme qui a accidentellement réduit en cendres la maison d'Emily Dickinson à Amherst, et qui, ce faisant, a tué deux personnes, crime pour lequel j'ai passé dix ans en prison. Il suffira sans doute de dire qu'au Panthéon des grandes et sinistres tragédies qui ont frappé le Massachusetts il y a les Kennedy, les sorcières de Salem et puis il y a moi."
Je ne savais donc pas du tout à quoi m'attendre lorsque j'en ai débuté la lecture. Serait-ce le journal d'un pyromane ? Un livre sur la rédemption ? Un guide à l'attention des aspirants pyromanes ? Aucune idée...

Le guide de l'incendiaire des maisons d'écrivains en Nouvelle-Angleterre, c'est plutôt l'histoire d'un homme qui a fais un bêtise dans sa jeunesse et qui va en subir les conséquences plusieurs années plus tard. C'est un livre sur les secrets, les mensonges, sur l'amour, la famille. Une sorte de conte à première vue humoristique qui se révèle au fil de pages profondément triste. Je suis d'ailleurs toujours admirative de ces auteurs qui réussissent à faire passer à leurs lecteurs dans un seul et même livre plusieurs sentiments contradictoires, Brock Clarke fait ça à merveille.

Je me suis prise de sympathie pour Sam Pulsifer, cet adolescent qui a commis l'irréparable qui, devenu homme, essaie de vivre et de se construire malgré ça... Mais ce n'est pas si évident, surtout quand l'enfant du couple qu'il a tué décide de lui pourrir la vie en avouant tout à ses proches. Et ça l'est encore moins quand quelqu'un entreprend d'incendier les maisons d'illustres écrivains des alentours.

Un beau livre donc, doté de beaucoup de qualité et que je vous conseille chaudement...


Guide de l'incendiaire des maisons d'écrivains en Nouvelle-Angleterre de Brock Clarke
Chez le Livre de poche
414 pages

Livre acheté dans une Fnac de province pendant un week-end (et avant mon pacte)...

A suivre :










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Ne jetez pas vos livres !

Tout d'abord parce que c'est une hérésie en soi mais surtout car tous ces livres lus (ou non) et qui n'ont plus leur place chez vous peuvent faire des heureux.


Associations, bibliothèques, vous retrouverez toutes les informations utiles sur le site de la ville de Paris.

A noter aussi, Circul livre, cette chouette opération qui vous permet d'échanger vos livres avec d'autres lecteurs. Pour se faire, deux possibilités s'offrent à vous : laisser votre livre dans un lieu public ou bien vous rendre à l'un des points de rencontre (il en existe à Paris mais aussi en province). Une seule contrepartie : la promesse de remettre le livre en circulation une fois que vous l'aurez terminé.

Bon dimanche ! 

(et à bientôt pour une critique de livre, il serait temps...)


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Un oeil dans ma bibliothèque {tag}

L'Ogresse a souhaité savoir à quoi ressemblait ma bibliothèque. Je vous avoue que j'ai un peu hésité avant de relever le défi puisque ma bibliothèque n'est vraiment pas digne d'intérêt. Une amoureuse de la lecture telle que moi devrait presque en avoir honte mais comme je le disais ici, je n'ai tout simplement pas la place d'avoir beaucoup de livres chez moi... J'ai dû laisser beaucoup de mes livres à mes parents et dois me débarrasser de mes livres au fur et à mesure afin que ça ne déborde pas...

Ma bibliothèque,  c'est un tout petit meuble en pin (beurk), encastré dans un mur de mon studio... (Un mythe s'effondre). La vie est ainsi faite, même s'il se pourrait bien que les choses changent dans les mois qui viennent !


Que contient ta bibliothèque (BD, romans, essais, documentaires, jeunesse, policiers, guide de voyages, livres d'art etc.) ?  

Elle contient essentiellement des romans. Les auteurs américains et les polars y sont majoritaires. Je possède également quelques livres de cuisines dont je n'ai pas cuisiné le centième des recettes qu'ils contiennent... On peut aussi y trouver quelques BD japonaises que l'on m'a offert. Je ne suis pas une grande fan du genre.

Tous les livres de ta bibliothèque t'appartiennent-ils ? 

Ils m'appartiennent presque tous ou à ma mère mais ça revient au même non ? Ma bibliothèque est souvent voire quasiment toujours squattée par des livres empruntés à la bibliothèque, mais là ce n'était pas le cas.


Tes livres sont-ils classés d'une façon particulière ?

Ils sont plus ou moins classés par  taille et par couleur. De toute façon je possède beaucoup de poches, donc ça simplifie les choses...

As-tu lu tous les livres qui sont dans votre ta bibliothèque ?

Non... C'est d'ailleurs ce constat qui m'a convaincu de ne plus avoir de PAL. J'ai décidé de ne plus acheter de livres en masse et donc de tous les lire.

As-tu des auteurs préférés ?

Les auteurs dont je lis tous les livres sont relativement rares. Je ne suis pas très fidèle en littérature. Il y a tellement de livres et d'auteurs qui gagnent à être lus... J'aime quand même tout particulièrement James Frey, Jonathan Safran Foer, Wesley Stace même si son dernier roman m'a déçu, Fred Vargas, Jean Teulé...

As-tu un livre préféré ?

Non. J'ai lu tellement de livres depuis que je suis en âge de lire que je ne suis pas en mesure de dire lequel m'a le plus marqué... Dans ma tête, un livre en chasse facilement un autre.  En revanche, si la question était, "quel livre t'as le plus marqué cet année ?", je répondrai Mille Morceaux de James Frey, un livre coup de poing sur l'enfer de la drogue.


Et vous, elle est comment votre bibliothèque (faites-moi rêver)?

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Sauver les librairies...

Peut-on sérieusement publier un billet annonçant son coming out en tant que lectrice numérique et écrire quelques jours plus tard sur la nécessité de protéger les librairies ? Et bien oui, je n'ai honte de rien.

Source : http://cupcakesfortheeyes.tumblr.com/
La situation difficile des libraires est un débat récurrent depuis quelques mois. A qui la faute ? A l'essor de la vente en ligne, à la concurrence des grandes enseignes et à l'arrivée lente mais sûre des liseuses numériques en France.

C'est l'article du Télérama de cette semaine qui m'a donné envie de réagir.  Peut-être avez-vous croisé cette Une, à la fois jolie et terriblement angoissante :


Je ne vous détaillerai pas le contenu de l'article qui rappelle beaucoup de choses déjà connues : baisse du chiffre d'affaires, fermetures, précarité des libraires, prix unique du livre, le nombre toujours croissant de livres édités etc.

Mais que faire ? Ne pas se laisser tenter par les ebooks ? Ne plus mettre les pieds dans les bibliothèques municipales ? Non, en tout cas pas pour moi... Ni pour Télérama d'ailleurs puisque juste après cette Une on pouvait admirer une publicité pour le nouveau Kindle d'Amazon. Bref.

A mon sens, la première des choses à faire est d'acheter ses livres uniquement en librairies indépendantes. Plus de Virgin, plus de Fnac, plus de Cultura. Bien sûr, ces grandes enseignes ont l'avantage de proposer un nombre très important de titres alors qu'une librairie, faute de place bien souvent, a un stock limité. Alors pourquoi ne pas répondre "Oui" quand le libraire vous propose de le commander plutôt que de dire "Non non j'irai à la Fnac" ou "Non non je le commanderai sur internet". Ca sera déjà une bonne chose...

Les libraires ont d'ailleurs bien compris l'importance de ce problème de stock et de frustration du lecteur quand un livre n'est pas disponible, c'est pourquoi certains d'entre eux ont entrepris de se regrouper.

Les sites Place des libraires et 1001 libraires proposent ainsi un moteur de recherche vous permettant de savoir en deux clics dans quelles librairies indépendantes le livre que vous désirez lire est disponible. Si le titre n'est pas disponible dans votre librairie habituelle, vous pouvez le commander et aller le retirer quelques jours voire quelques heures plus tard. Astucieux non ?

Voici maintenant venu le moment du pacte ! Je m'engage ici même, en vous prenant pour témoins mes chers lecteurs, de ne plus acheter de livres dans les grandes enseignes sauf cas de force majeure (du type : plus rien à lire et pas de librairie indépendante dans les parages). Et j'indiquerai désormais systématiquement lors de mes critiques de livres la provenance de ceux-ci.

Alors amis lecteurs, êtes-vous prêts à passer ce pacte vous aussi ?

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Celle qui n’avait que faire des prix littéraires


Ça ne vous aura pas échappé, nous sommes en pleine période de remise de prix littéraires. C’est Alexis Jenni qui s’est vu attribuer hier le prix Goncourt pour son premier roman L’art français de la guerre alors qu’Emmanuel Carrère a obtenu le prix Renaudot pour son Limonov.


Vous avez peut-être eu vent de cette petite polémique qui entoure le Goncourt de cette année. Quelle bien étrange coïncidence que Jenni, publié chez Gallimard, obtienne le Goncourt l’année même où ladite maison d’édition fête ses 100 ans. Ca n’aura surpris personne en tout cas…  

On se souviendra aussi du couronnement tant attendu (et annoncé) de Michel Houellebecq qui avait obtenu l'an passé le prix Goncourt avec son roman La carte et le territoire. L’édulcoration de son style y est-il pour quelque chose ? Houellebecq a-t-il obtenu le Goncourt pour ce roman car il était moins subversif que les précédents ou ce roman était-il moins subversif que les précédents justement pour se voir attribué le Goncourt ? Je l’ignore, mais en tout  cas je m’interroge.

Toujours est-il que s’il y a bien une chose qui ne m’influence pas dans ma décision de lire (ou non) un livre c’est bien les prix littéraires. Quoique j’aurais même tendance à ne pas avoir envie de les lire, exception faite des prix des lecteurs auxquels j’accorde un peu plus de crédit.

Pourquoi donc ? Parce qu’à mes yeux, le Goncourt, le Fémina, le Renaudot et autres sont des événements très parisiano-parisiens à l’occasion desquels les différentes sphères du petit monde de l’édition s’autocongratulent. La complaisance n’est jamais bien loin…  Pourtant, la conséquence sur les ventes de livres est certaine : 400 000 exemplaires vendus en moyenne pour le Goncourt, 198 000 pour le Renaudot, 156 000 pour le Femina. Énorme n’est-ce pas ?

Ces chiffres me font penser à cette passionnante interview parue sur Rue 89 il y a quelques jours. Frédéric Rouvillois qui a mené une enquête intitulée Une histoire des best-sellers nous apprend notamment que l’ "on a pris l'habitude de truquer [les chiffres de vente]  depuis le XIXe siècle, et on le fait de plus en plus systématiquement depuis que le chiffre de ventes est devenu un critère capital." 

Mais ce qui a surtout retenu mon attention, c’est cette phrase "Ce n'est pas la qualité qui fait vendre. Dans le cas des best-sellers, les gens achètent par obligation, par suivisme ou par snobisme intellectuel." A mes yeux, il en va de même avec les livres primés, qui deviennent d'ailleurs des best-sellers.

A mon sens, ces prix ne témoignent pas de la qualité des livres, ni de leur piètre qualité d'ailleurs, et je ne leur accorde aucun crédit. Ils visent avant tout à les faire entrer eux et leurs auteurs dans le petit panthéon des titres primés. Et puis il y a tellement de livres qui gagnent à être lus...

"Un écrivain qui reçoit un prix littéraire est déshonoré." 
Paul Léautaud 

Et vous les prix littéraires, vous y accordez de l'importance ? 
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Great Jones Street ~ Don DeLillo

Il est décidément très étrange ce monde de la littérature. Il y a des livres, des auteurs, qui, sans que l'on comprenne bien pourquoi ni comment, font l'unanimité auprès des critiques institutionnels. C'est le cas de Don DeLillo et de son Great Jones Street. Lisez plutôt :

"Le roman culte sur la décennie la plus folle du rock". Les inrocks

"Un livre plein de rock et d’hystérie, furieux reflet de la décennie sixties, à l’heure des Stones, de Morrison et de Dylan. DeLillo nous raconte la célébrité, mais pas n’importe laquelle." Le magazine littéraire

"Ce huis clos infernal reste un précieux document sur la fin des utopies, qui transforma de nombreuses existences en errances solitaires, d'une vacuité morbide." Télérama

"Comme chaque ouvrage, c’est brillant. Une vraie intelligence transparaît derrière chaque ligne. L’auteur ne se contente pas de raconter une histoire. Il pense dessus, essaye d’appliquer des modèles théoriques, de réfléchir." La cause littéraire

Great Jones Street, c'est censé être l'histoire de Bucky Wunderlick, rock star et messie en herbe, en pleine crise spirituelle. Au beau milieu d’une tournée, il laisse tomber son groupe pour se terrer dans un appartement minable de l’East Village afin de mettre de la distance entre lui-même et la machine paranoïde qui propulse la culture qu’il a lui-même contribué à créer. Ce livre est censé être le reflet d'une génération désabusée sur fond de guerre du Vietnam, une satire sur la célébrité et le milieu du rock dans les années 1970...

Comme je suis un mouton et plus précisément un mouton qui aime le rock, j'ai cédé devant des critiques si unanimes. Grand mal m'en a pris ! Je pense que Great Jones Street fait partie des livres les plus chiants qu'il m'a été donné de lire depuis que je sais lire, soit une bonne vingtaine d'année...

Certes, je n'aime pas l'introspection en littérature comme au cinéma mais l'ambiance rock dont se livre aurait dû être doté était censé me permettre d'outrepasser cet état de fait... Mais non, car ambiance rock il n'y a pas. On parle ici et là d'un hybride de James Morrison et de Bob Dylan, quelle insulte à ces deux légendes...

C'est chiant, ça palabre sans queue ni tête, on est presque content quand la copine de cette rockstar en perdition meurt ("enfin un peu d'action !"). Rajoutez à ça une histoire bizarre de shit et une espèce de communauté cultivatrice et vous ne cesserez de vous demander pourquoi diable vous avez gâché 22 euros et un arbre pour ce bouquin. Je comprend maintenant pourquoi ce livre a mis 30 ans avant d'être traduit en français...

Great Jones Street de Don DeLillo
301 (loooongues) pages
Chez Actes Sud

A suivre :



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